Said Boustany - Le MILITANT -
Fondateur du mouvement "L'EVEIL" - ("Al- WA3I"),
et Acteur du FRONT LIBANAIS


Le mouvement "L'EVEIL" - ("Al- WA3I")

un projet d’espoir pour les Libanais de régions chrétiennes.

Le mouvement "L'EVEIL" est un mouvement politique universitaire initié par Said Boustany, avec l'aide d'un noyau dur d'étudiants de l'université Libanaise, à l'aube des mouvements étudiants, puis de la guerre civile Libanaise. Les prémices de gros troubles au sein des universités Libanaises se faisant sentir, des réunions débutant vers 20h00 et se terminant à l'aube, se sont tenues, presque quotidiennement au domicile du Professeur Said Boustany, et ce, pendant des mois, afin de définir la conduite à tenir concernant l'effacement total de la jeunesse nationaliste, surtout Chrétienne alors, devant le Ras de marée des forces révolutionnaires au sein de l'université et de la société Libanaise. Un noyau dûr fût constitué par des étudiants dévoués et volontaristes (parmi lesquels on pourra citer: Jerjes Jabbour, Georges Trad, Mounir Salameh, Charbel Kattar, Francois Azzi, Antoine Seif, Barjis Gemayel, Antoine Abou Nadir, Maurice Abou Nadir, Issam Khalifeh, Antoine Chantiri, Elias Adam, Michel Saikali, Alam Al-Alam, Elias Saab, Paula Kortas, Weygand Alam, Paul Chaoul, Nassif Azzi, Antoine Doueihy, et bien d'autres..., tous Activistes au mouvement de l’Eveil – Front des jeunes libanais à l’Université Libanaise, durant les années 70).

La capacité spontanée des étudiants à se révolter brutalement, pour homogénéiser et structurer leurs rangs, a été utilisée afin de transformer cette révolte spontanée en outil pour la reconquête d'un équilibre Droite/Gauche, perdu depuis des décennies dans les institutions universitaires. Le renouvellement des luttes étudiantes, l’importance d’une organisation révolutionnaire, ont été la colonne vertébrale de ce mouvement

Les premiers incidents annonciateurs de la crise se produisent début 1969 à la faculté de Lettres. ce campus s'avère propice à la fermentation politique et au développement de mouvements d'extrême gauche, qui prônent la révolte contre l'institution universitaire, et au delà, contre l'état Libanais, considéré comme un des rouages du capitalisme et du Maronitisme politique. Ainsi naît le Mouvement "L'Eveil" ( En Arabe: Al-Oua3i), conduit par des Etudiants volontaristes, et dont le parrain était le Professeur Said Boustany. Dès lors, l'opposition aux mouvements de gauches se transporte à toutes les autres facultés de l'Université;

ce qui n'était qu'une petite poignée d'étudiants devient un mouvement étudiant national. Tout bascule La répression provoque immédiatement la solidarité du milieu étudiant avec la minorité militante. La révolte étudiante commence dans la faculté des Lettres, puis s'étend très rapidement aux autres facultés, où se forment les comités d'action et de soutien. La multiplication des incidents à la faculté conduit alors à l'affirmation de leur situation, et au succès lors des élections successives au sein de l'université Libanaise. Le gouvernement ainsi que les partis politiques bien établis, deviennent rapidement très méfiant devant un mouvement qu'ils ne contrôlent plus. Par la suite, et devant l'ampleur de ce mouvement, des réflexions furent entreprises, afin d'évaluer l'opportunité de la transformation du mouvement en parti politique. Une constitution fondatrice a même été rédigée, mais la propagation rapide de la guerre civile, et la fermeture des universités, ont eu raison de ce mouvement.

Il participe activement au FRONT LIBANAIS ( Al Jabha Al-Lubnanyah)



Pendant la guerre civile au Liban, Les tensions politiques sont en effet exacerbées par la présence palestinienne au Liban. Le Mouvement national, dirigé par le druze Kamal Joumblatt, réunit les arabistes, tant chrétiens que musulmans, et soutient les Palestiniens.
En face, les chrétiens défendent la nation libanaise. Plusieurs d’entres eux, formèrent le front libanais ( Al Jabha Al-Lubnanyah) fin de janvier 1976; une sorte de Parti au dessus des Partis, constitué par les Leaders des principaux partis politiques chrétiens ainsi que d'autres personnalités influentes de la société civile (Camille Chamoun, Pierre Gemayel, Edouard Hnein, Charles Malek, R.P.Charbel Kassis, Fouad Boustany, le président Soleiman Frangié...). Pierre Gemayel assume le leadership du Front libanais, Said Boustany fut alors, pendant une période, secrétaire général du Front.
Il relate alors un évènement historique, auquel il a activement participé:

La France adopte une position de stricte neutralité durant la première phase de la crise (1975-1976).Un jour, le Front Libanais reçu la visite de l'émissaire Français, Louis de Guiringaud, afin d'essayer de négocier "l'Avenir des Chrétiens du Liban". Le négociateur devait être Camille Chamoun, mais Said Boustany le convainc de ne pas le faire mais de laisser Said mener la discussion, car, si Camille Chamoun promettait quelque chose, le Front Libanais devait tenir les promesses et exécuter; mais si Said Boustany cédait sur quelques points, le Front Libanais pouvait dire alors que cela ne l'engageait pas, et que Said exécute lui-même ses promesses. Cet argument a convaincu Camille Chamoun et les autres Leaders.


La France propose par la voie de son ministre des affaires étrangères, Louis de Guiringaud, d'aider les Chrétiens du Liban à "s'installer au Canada qui est prêt à les accueillir". Il s'agissait donc simplement à faire comprendre aux Chrétiens du Liban, qu'ils allaient être déplacés; on résoudrait alors 3 problèmes essentiels:

1/ Les palestiniens prendraient leur place, ce qui résoudrait le problème d'Israël.
2/ La guerre du Liban se terminerait faute de combattants.
3/ On renforce les Francophones au Québec, ce qui donnerait plus de poids à la France en Amérique du Nord.

La discussion s'est envenimée, et bien sûr, aucun Chrétien Libanais ne pouvait consentir à cette basse manœuvre machiavélique.
Said Boustany termina alors la négociation par un refus total, en rappelant à l'émissaire Français cette fameuse phrase de Corneille dans Horace:

"Que vouliez-vous qu'il fit contre trois ? Le vieil Horace répondit: Qu'il mourût".