Marj - Microclimat.
VOIRE PHOTOSQu'elle était belle ma vallée !
Il suffisait de prendre le chemin longeant la maison de Abdou Azar, en contrebas de la place du village, puis faire 600 mètres pour arriver à la vallée nommée "Khandak". On pénétrait alors dans un monde nouveau, un nouveau microclimat.
Le fleuve SAFA serpentait paisiblement, parsemé ca et là de rochers plats formant de petites plateformes, et entouré d'une atmosphère verdoyante, rappelant les forêts tropicales, avec de superbes plantes grasses, et de superbes lierres grimpant sur les falaises. On était inondé par les gazouillements des oiseaux, les couleurs de la flore; on sursautait parfois quand une grenouille nous surprenait et sautait entre nos pieds. Les crabes d'eau douce couraient de travers sur les berges, et quelques petits poissons nageaient dans les fonds, pendant que les libellules survolaient nerveusement le courant. L'eau était tellement claire, qu'elle a donné le nom du fleuve: "Safa".
Le weekend venu, les cousins et cousines emportaient le "Tabbouleh" et les bouteilles d'Arak, et s'installaient sur une plateforme formée par un rocher plat au milieu du cours d'eau ("Blata"). On y était pour le déjeuner de midi. Le "Jorn", petite cuve naturelle à côté de la "Blata" faisait le bonheur des enfants, qui, malgré l'inquiétude des parents, n'hésitaient pas à se mettre en petite culotte afin de faire des concours de plongée et de baignade.
C'était le bonheur absolu. Un vrai paradis.
Ce bonheur nous a été volé dans les années 70, par la destruction totale causée par les ravages de la carrière "Kassara" de M. Kheir, un homme d'affaires d'un genre jusque là inconnu et inimaginable à Marj. Un homme qui a profité de la bonté de ses habitants, pour effectuer un carnage écologique incroyable. Le paysage a alors pris un aspect "Lunaire", la poudre blanche a couvert les oliviers et les vignes et les a étouffés; la destruction a fini par écrouler la montagne, engloutissant les rivières, et transformant en désert, ce paradis unique, laissant les habitants de Marj avec leurs souvenirs et leur nostalgie.>